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Au centre Pompidou, des lunettes pour que les daltoniens voient les nuances de couleurs

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Depuis le 12 décembre, le musée a mis à disposition des visiteurs une vingtaine de paires de lunettes qui permettent aux personnes atteintes de daltonisme de discerner plus de couleurs.
«Manège de cochons», le tableau de Robert Delaunay, vu (à gauche) par les personnes atteintes d’une déficience rouge-vert (80% des daltoniens) et sans défaut de vision ou avec des lunettes correctrices (à droite) . (Centre Pompidou, MNAM-CCI. Bertrand Prévost. RMN)
publié le 7 janvier 2023 à 13h40

«Il a enfin vu des couleurs inconnues, et c’était une magnifique expérience.» Ces quelques mots accompagnés de remerciements à l’égard du musée, sont ceux d’une femme dont le mari a pu voir pour la première fois les couleurs d’une œuvre de Fernand Léger. Et en effet, depuis bientôt un mois, c’est une petite révolution pour les personnes daltoniennes qui se déploie au centre Pompidou, avec la mise à disposition, en partenariat avec la société américaine EnChroma, d’une vingtaine de paires de lunettes permettant aux daltoniens de percevoir de nouvelles nuances de couleurs.

Derrière des demi-lunes d’apparence plutôt classique – en dépit d’une épaisse monture noire – les verres d’un gris légèrement fumé ont des effets presque magiques. «Ces filtres optiques spéciaux sont conçus pour les daltoniens atteints d’une déficience rouge-vert, à savoir la déficience qui concerne 80% des personnes atteintes de daltonisme», décrit Audrey George, chargée de développement et de fidélisation des publics au centre Pompidou, et elle-même atteinte d’une protanopie – déficience rouge-vert – très élevée. «Même si j’ai un daltonisme assez important, les lunettes me permettent d