Depuis début septembre, une exposition malicieuse se tient dans les locaux du fonds régional d’art contemporain (Frac). L’exposition «PAUSE» prend comme toile de fond le traitement des guerres, passées et présentes, au Moyen-Orient et en Afrique. Elle fédère des œuvres d’artistes palestiniens, allemands, sud-africains ou tunisiens qui tentent d’offrir un contrepoids critique ou un hors-champ poétique au flux d’images qui entendent documenter ces conflits. Au vu du degré de polarisation des débats entourant le dossier israélo-palestinien, le sujet, qui touche à l’irrévocable partialité du regard, est possiblement urticant. Jusqu’à ce qu’on entre dans l’expo.
Une mise en scène partiale de l’empathie
Les polémistes n’ont pas pour habitude de regarder les œuvres qu’ils attaquent. De toute façon, ici, ils seraient déçus. Ou stupéfaits devant la série de photos qui inaugure le parcours. Devant nous, de petites images d’archives en noir et blanc probablement prises dans les années 80 dans une banlieue résidentielle standard en Allemagne. Que montrent-elles ? Des gens attroupés autour d’une bouche d’égout, dans la rue, pour l’inauguration d’on ne sait quoi, penchés au-dessus du trou noir. La série s’intitule «Regarder dans les trous», elle est signée par l’artiste allemand Peter Piller, connu pour décontextualiser des archives de la presse