Compresser dans un même lieu passé, présent et futur, c’est l’art de Panorama, l’exposition annuelle du Fresnoy. Au studio national des arts contemporains de la métropole lilloise, qui fête ses 25 ans, élèves et professeurs fouillent l’archéologie et l’avenir des images, en exposant, tout naturellement, les uns à côté des autres. La plupart de ces artistes en herbe (ou confirmés) ont recours aux technologies – image 3D, photogrammétrie, filtres Instagram, intelligence artificielle, énergie solaire, algorithme de deepfake –, pour créer des films (30) ou des installations (25) qui clignotent comme des lucioles dans la grande boîte noire de l’architecture de Bernard Tschumi.
L’installation Nadir, Picture Elements Explorer de Lucien Bitaux, prix Révélation art numérique-art vidéo de l’ADAGP, plonge dans l’image contemporaine pour en extraire sa magie. En combinant une machine qui broie une matière composite faite de silicium, cristaux liquides, verre et plastique, avec 10 écrans qui restituent cette destruction, surgissent soudain couleurs et formes hypnotiques, aplats roses – c’est la trace du silicium –, lignes bleues ou bandes vert pâle… Autre installation essentialiste, celle de Hugo Pétigny, qui s’intéresse aux liens entre photographie argentique et épuisement du minerai d’argent. Sur une table, reliée à un panneau solaire sur le toit du Fresnoy, du nitrate d’argent réagit par électrographie pour former un paysage lunaire.
A ces recherches sur le corps même des images,