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Au MAC de Lyon, le coffre à jouets fantastiques d’Aya Takano

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Le musée rhodanien présente les dessins et peintures de l’artiste et mangaka japonaise où érotisme, science-fiction et enfance s’entremêlent.
Aya Takano, «Calendar of Love Vol. 37», 2006. Stylo à bille et aquarelle sur papier, 270 x 363 mm. (ya Takano/Courtesy Perrotin)
publié le 24 novembre 2023 à 14h49

Comme si la chambre mal rangée du monde s’était déversée sur la toile. Les ours sur le même plan que les femmes et les champignons, la Lune ou les feux tricolores. Tous ont l’air de flotter, sans peine, dans l’univers doux et coloré d’Aya Takano. Et ces grands yeux en demi-lune, qui semblent tout savoir, en tout cas beaucoup plus que nous…

Enfant, Aya Takano voyait la bibliothèque de son père comme un monde, un univers presque aussi réel que celui dans lequel elle vivait – la mégalopole Saitama, près de Tokyo. Elle lisait les livres de science-fiction de ses parents, leurs mangas, leurs magazines scientifiques. Aujourd’hui, dans les deux immenses salles du Musée d’art contemporain de Lyon, c’est un peu ainsi qu’on regarde ses œuvres – minuscules dessins dans un coin de mur ou larges toiles suspendues : un monde en soi où jeunes filles en tiges, poulpes et volcans se partagent assez équitablement l’espace.

«Les objets familiers m’ont toujours paru trop carrés»

Mangaka, autrice de science-fiction, peintre, Aya Takano est membre du collectif Kaikai Kiki, le studio de production fondé en 2001 par Takashi Murakami. Elle a travaillé pour l’industrie du jeu vidéo, celle de la mode et brossait dans son manga The Jelly Civilisation Chronicle, dont les dessins préparatoires avaient été exposés à la galerie Perrotin en 2017, un monde rêvé, élastique et mou, comme de la gelée. Elle confiait dans une interview : «Depuis