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Exposition

Au Musée d’art moderne de Paris, Hans Josephsohn et l’infiniment pétri

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Exposées jusqu’au 16 février à l’institution parisienne, les créatures du sculpteur suisse mort en 2012 sont bouleversantes de grâce paisible.
Josephsohn emprunte aux figures funéraires leur dignité. (Pierre Antoine)
publié le 16 décembre 2024 à 20h00

Les artistes se trompent rarement sur leurs pairs. Or, au terme de la bouleversante et miraculeuse exposition Hans Josephsohn, une vidéo réunit les témoignages du fan-club de ce sculpteur mort en 2012, à 92 ans. Auparavant, il n’avait été montré qu’une seule fois à Paris, au Palais de Tokyo, il y a plus de quinze ans, dans un show collectif curaté par l’artiste Ugo Rondinone. Lequel figure justement dans ce petit film, tout comme Thomas Houseago, Simone Fattal ou Rachel Harrison, soit le gratin de la sculpture contemporaine, rivalisant d’éloges sur cette œuvre admirablement mise en scène par le peintre Albert Oehlen dans une rétrospective au Musée d’art moderne de Paris. L’exposition est pénétrée d’une atmosphère grave, blanche, nue et habitée par des blocs de plâtre, parfois coulés en bronze ou en laiton, à la surface rugueuse et à la corpulence compacte.

Remous et reflux du plâtre visqueux

Dans le magma de leurs corps ou de leurs têtes, blanchâtres ou grisâtres, ces statues ne figurent qu’à peine des êtres humains. Couchées ou debout, en pied ou en buste, elles suggèrent la présence de personnages, féminin