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Exposition

Au musée de Montmartre, l’état dame du surréalisme

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Le musée parisien met en lumière l’impact des artistes femmes du mouvement, souvent méprisées par leurs confrères ou cantonnées aux rôles de muses.
«Léda» de Mimi Parent (1997). (Centre Pompidou. ADAGP 2023)
publié le 3 juillet 2023 à 6h05

Dans les salles du musée de Montmartre, étroites antichambres douillettes, aux murs vermillon ou bleu roi, c’est à pas de loup que les artistes femmes surréalistes sortent du bois où l’histoire de l’art et le marché les avaient reléguées. Car l’exposition prend la forme d’une hypothèse et son titre – Surréalisme au féminin ? – une forme interrogative. Les deux commissaires se proposent «de cerner ce que fut la part féminine du surréalisme, invitant à poursuivre les recherches sur un sujet infiniment complexe et varié». Si cette initiative s’inscrit dans un mouvement de fond visant à remettre en vue des travaux féminins injustement éclipsés des cimaises, elle apparaît ici plus particulièrement pertinente puisque «le surréalisme, constatent Alix Agret et Dominique Païni, a offert aux femmes un cadre d’expression et de créativité sans doute sans équivalent dans les mouvements d’avant-garde». Une foule d’entre elles figuraient à l’affiche des diverses expositions internationales du surréalisme qui se tinrent entre 1925 et 1965.

Ce qui ne veut pas dire que tout fut rose pour elles. L’anglaise Ithell Colquhoun en a témoigné : «Breton a dit quelque part, “que la femme soit libre et adorée !” Mais je suis désolée de dire que la plupart des disciples de Breton n’en étaient pas moins machistes pour autant. Parmi eux, les femmes avaient tendance à être “autorisées mais non nécessaires.”»