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Au musée des Beaux-Arts de Caen, une bonne tranche de Ribot

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Une rétrospective met à l’honneur Théodule Ribot, peintre méconnu du XIXe siècle, remarqué pour ses œuvres ténébreuses, ses pièces de boucheries et ses sujets cloisonnés.
«Saint Sébastien martyr» (1865). (Patrice Schmidt/Musée d’Orsay)
publié le 4 août 2022 à 22h28

C’est à Caen que s’achève le tour de France de Théodule Ribot, maestro du gigot, de l’œuf au plat et des visages tristes. Après une halte à Marseille et à Toulouse, le musée des Beaux-Arts de Caen met à l’honneur ce peintre méconnu du XIXe siècle (1823-1891), remarqué pour ses toiles sombres et ses sujets intérieurs. Initiative d’Emmanuelle Delapierre, directrice du musée des Beaux-Arts, cette rétrospective prend naturellement ses quartiers en Normandie puisque c’est dans l’Eure qu’est né le peintre. Aujourd’hui, ses tableaux sont disséminés dans les musées français (à Reims, Marseille, Cherbourg…) mais aussi à l’étranger (à Cleveland, Toronto, Bilbao, Glasgow…).

Celui qui s’est déjà retrouvé face à une toile de Ribot a forcément retenu son joli nom car ses œuvres ténébreuses, au style XVIIe siècle, font forte impression. Les voir toutes ensemble ne donne pas la clé de ce peintre à part, solitaire et autodidacte. Chaque tableau, un peu fermé sur lui-même, semble contenir un drame passé ou un obscur secret. Sans doute à l’image de cet homme isolé, tourmenté par les problèmes d’argent et très malade ses dernières années. On le nommait «le peintre indépendant». Si Théodule Ribot cite Courbet, Corot et Millet comme ses maîtres, on songe aussi aux maîtres du ténébrisme de la peinture espagnole et italienne, Le Caravage, Le Greco, Zurbaran et même Rembrandt face à ses tableaux.

A Caen, l’exposition s’ouvre sur la reproduction de son lugubre atelier d’Argenteuil, un espace som