Une idée pour le musée du Quai-Branly (qui ne doit certes pas manquer de propositions non sollicitées) : pourquoi ne pas consacrer un espace, de manière permanente, au propos développé par l’expo Ex Africa ? Le parcours se propose d’examiner la présence des arts anciens d’Afrique dans l’art contemporain, mais de cette ambition, sur le papier assez rectiligne, naissent une foule de questionnements passionnants. Garder l’expo en ces lieux, au moins en partie (l’on imagine mal la possibilité financière de mobiliser l’ensemble…) aurait deux mérites : régler une bonne fois pour toutes son compte à la vision «primitiviste» des arts anciens d’Afrique – arts dont, par ailleurs, le musée regorge, et vision dont il pourrait avoir la tentation – et proposer un laboratoire de création et de réflexion sur des sujets d’actualité. Notamment celui, épineux, des restitutions, qui concerne directement le musée.
Du primitivisme, donc, Ex Africa, évoque l’histoire dès la première salle, posant rapidement qu’il n’en sera pas question ici. Est rappelée l’existence d’une autre expo dont celle-ci serait le contre-projet : Primitivism, qui s’est tenue au MoMA de New York en 1984, dont le sous-titre («affinité du tribal et du moderne») annonçait une vision purement esthétique des arts anciens d’Afrique (mais aussi océaniens et amérindiens) t