SERIE. Mucem, centre Pompidou, musée de Bordeaux, street art… Tour d’horizon du petit monde des conservateurs et des restaurateurs d’art contemporain en France, et des débats qui les agitent.
Là, ils sèchent un peu sur une œuvre de Nicolas Schöffer, Cysp 1.. L’installation «cybernétique» date de 1956 et le centre Pompidou voudrait la présenter au public en novembre. Mais le grand escogriffe d’acier, dont la finalité est précisément de se mouvoir de manière autonome, ne se meut plus du tout. Face au capot ouvert de la machine, au fouillis de fils électriques et de composants reliant deux roues et des moteurs, on demande aux réparateurs de l’atelier d’électromécanique du musée : «Qu’est-ce qu’elle est censée faire ?» Ils répondent, un peu perplexes : «Justement, c’est la question…»
Jonathan Girault, Rémi Navarro et Marc Mameaux ont pour mission de maintenir en vie ou de réparer les œuvres électromécaniques du centre Pompidou. Celles qui bougent, qui dansent, qui bruissent ou qui clignotent. Dans leur grand atelier du deuxième sous-sol du musée, avec leur endoscope (pour pénétrer au creux du ventre des œuvres), leur loupe à pinces (pour réparer les cartes électroniques) et leurs imprimantes 3D (pour recréer des éléments introuvables dans le commerce), ils inspectent, ils bichonnent.
«Simple bulleur d’aquarium»
Nicolas Schöffer, qui utilisait les nouvelles technologies pour «créer la cré