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BD : «La Pérégrination vers l’Ouest», la belle épique

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Illustrée par de vaporeux tableaux du XIXe siècle, l’aventure du moine Tripitaka et du roi-singe Son Goku, matrice des mangas, conserve son magnétisme dans une réédition riche.
Les dessins sont représentatifs du mouvement ukiyo-e. (Editions 2024)
publié le 10 décembre 2023 à 10h34

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L’objet appelle une certaine déférence. Par sa majesté de pavé destiné à garnir joliment une bibliothèque. Par son prix, qui l’exclue de la rubrique achat coup de tête. Et surtout par la valeur patrimoniale de la Pérégrination vers l’Ouest, l’un des quatre «livres extraordinaires» de la littérature chinoise, sagas romanesques prémodernes dont il constitue le pilier fantastique-action. On devrait se prosterner, prendre des gants, mais on a plutôt l’impression de retrouver un vieux copain. Un peu plus épais que dans nos souvenirs, certes, mais plus rayonnant aussi. Ce gros et magnifique machin, on le connaît bien pour avoir passé de longues soirées d’ado à le peinturlurer (sacrilège) comme un sagouin. Parce qu’on voulait découvrir comment fonctionne l’aquarelle et que ses illustrations en noir et blanc se prêtaient bien à l’exercice. On a ainsi passé des heures le nez penché sur ces pages, sur ces détails, jusqu’à ce que certains tableaux imprègnent notre imaginaire et façonnent nos canons du beau.

Et ce n’est pas sans émotion qu’on retombe aujourd’hui sur cette splendide scène de cassage de gueule de l’Esprit-Tigre de l’Avant-Garde sous les pins d’une paisible route de montagne. Ses yeux globuleux et stupéfaits au moment de se faire matraquer par Porcet, psychopathe po