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Casse spectaculaire au Louvre : ce que l’on sait sur les bijoux dérobés ce dimanche

Huit objets d’une valeur inestimable, exposés dans la galerie d’Apollon au Louvre, ont disparu ce dimanche matin lors d’un braquage à la disqueuse qui n’a duré que 7 minutes. Les malfrats ont abandonné un neuvième bijou dans leur fuite.

Le diadème de l'impératrice Eugénie figure parmi les objets volés au musée du Louvre, le 19 octobre 2025. (Guy Bouchet/Photononstop)
Publié le 19/10/2025 à 15h52, mis à jour le 19/10/2025 à 20h04

La galerie d’Apollon a été la cible des malfrats. Construite à la demande de Louis XIV, cet espace du Louvre abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne, dont trois pièces historiques, le Régent, le Sancy et l’Hortensia. Par chance, ceux-ci sont intacts. Plusieurs autres objets de très grande valeur ont néanmoins été dérobés dimanche matin. En fin d’après-midi ce dimanche, le ministère de la Culture a confirmé que huit bijoux avaient disparu.

Parmi les huit objets dérobés, on trouve le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, composé de huit saphirs et 631 diamants ainsi que le diadème de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, qui compte près de 2 000 diamants. Egalement le diadème de la parure de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense et une boucle d’oreille d’une paire de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense.

Dans le butin, on trouve aussi un collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise, une paire de boucles d’oreilles en émeraudes de la parure de Marie-Louise, une broche dite broche reliquaire, et enfin un grand nœud de corsage de l’impératrice Eugénie (broche).

Dans leur fuite, les malfaiteurs ont toutefois abandonné un neuvième bijou retrouvé aux abords du Louvre. Dans l’après-midi, l’AFP a pu confirmer qu’il s’agissait de la couronne de l’impératrice Eugénie, retrouvée endommagée près du musée. La couronne de l’épouse de Napoléon III, typique des représentations de couronnes impériales, est notamment composée de 1 354 diamants et 56 émeraudes, selon le descriptif mis en ligne par le Louvre.

«Rien que cette couronne vaut plusieurs dizaines de millions d’euros, a déclaré à l’agence Reuters Alexandre Giquello, président de la maison de ventes Drouot. Et ce n’est pas, à mon avis, l’objet le plus important.» «Idéalement, les auteurs devraient se rendre compte de la gravité de leur crime et de la dimension dans laquelle ils sont entrés, et restituer les objets, car les bijoux sont complètement invendables», a-t-il ajouté.

«Les musées sont devenus des cibles»

Interrogé sur de possibles failles dans le dispositif de surveillance, le ministre de l’Intérieur n’a pas fait de commentaires à l’heure du déjeuner sur France Inter, mais a toutefois relevé que la sécurité des musées était fragile. «On sait très bien qu’il y a une grande vulnérabilité dans les musées français», a déclaré Laurent Nuñez, rappelant qu’un «plan de sécurité» récemment lancé par le ministère de la Culture «n’épargnait pas» le musée du Louvre.

«La criminalité organisée aujourd’hui s’attaque aux objets d’art et les musées sont devenus des cibles», a estimé Rachida Dati, soulignant que la France était concernée au premier chef en tant que «pays patrimonial». «Il faut adapter ces musées aux nouvelles formes de criminalité», a ajouté la ministre, assurant qu’un «audit de sécurité» avait été récemment mené au Louvre à la demande de la direction.

Le dernier vol recensé au Louvre a eu lieu en 1998 quand une toile du peintre Français Camille Corot avait été volée en pleine journée et n’a jamais été retrouvée depuis. Beaucoup plus loin dans le temps, c’est La Joconde qui avait été dérobée en 1911 par un vitrier italien qui souhaitait voir le chef-d’œuvre revenir dans son pays d’origine.

Mise à jour à 18 h 33 avec la confirmation du vol de 8 bijoux par le ministère de la Culture