En Inde, pays laïc de plus d’1,3 milliard d’habitants, les dieux se comptent en millions. Estimés à 30 millions, parfois même à 330 millions – on n’en est pas à un zéro près –, les divinités indiennes et leurs avatars, modernes et pragmatiques, se renouvellent en fonction des fléaux et des besoins de la population. Mais leur origine, très ancienne, se situe dans les récits mythologiques de l’hindouisme, le Mahabharata et le Ramayana, deux épopées nées entre le IIIe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle de notre ère.
Sabre et godemichés
Encore aujourd’hui, ces divinités pètent la forme. Krishna, avatar de Vishnu, Kali, déesse de la destruction, ou Hanuman, dieu-singe patron des lutteurs et de la méditation, pimentent les danses traditionnelles, les pièces de théâtre, les processions et les fêtes religieuses. Partout en Inde, il est aussi de bon ton d’inviter quelques divinités aux mariages et aux fêtes familiales. C’est dans cette multitude de dieux hauts en couleurs qu’a plongé le photographe Charles Fréger, au cours de cinq voyages. Commencée en 2019 et terminée en mars, cette nouvelle série photographique a été bousculée par la pandémie de Covid et les difficultés pour se déplacer. Mais c’est une fabuleuse galerie de personnages – sur une centaine de tirages – que l’on retrouve au Musée d’histoire de Nantes dans une vaste salle aux poutres blanches.
Sur les photos, en pieds ou en plan américain, des acteurs – rému