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Christopher Williams, marchand de «Pose»

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Dans une approche radicale, le photographe, né à Los Angeles, présente à Paris ses œuvres qui détournent les codes de la photographie commerciale.
Bergische Bauernscheune, Junkersholz, Leichlingen 2009, par Christopher Williams (Christopher Williams/Courtesy the artist and David Zwirner)
publié le 14 janvier 2022 à 5h06

A propos de sa photographie, Chistopher Williams écrit : «Elle est une professionnelle dans la production d’images. Elle est un instrument, un médium, une donnée dans une équation […]. Elle est une travailleuse au service du sourire.» De ces phrases énigmatiques, on ne sait pas si le pronom «elle» renvoie à l’image ou au modèle qui la compose. Mais est-ce si différent, après tout ? L’objet de la photographie, la photographie elle-même et son but, dans un système visuel capitaliste, ne forment-ils pas un tout ?

Dans Standard Pose, l’exposition que consacre la galerie Zwirner (75003) à Williams, la première depuis 1999, le visiteur est accueilli par des pommes rouges très alléchantes, comme extraites d’un catalogue. Et par une petite fille rousse qui rit à gorge déployée, si figée dans son éclat de rire qu’elle en paraît factice. Elle pourrait être issue d’une banque d’images destinées à illustrer des publicités. Ailleurs, il y a des gros plans de carrosseries rutilantes avec des pneus Michelin, un coq somptueux immobile, une mannequin aux seins nus, un plan serré sur des pieds féminins : des images qui n’ont pas grand-chose en commun, à part qu’elles répondent plus ou moins aux codes d’une photographie commerciale un peu désuète.

Professeur à la Kunstakadémie de Düsseldorf, né en 1956 à Los Angeles, Christopher Williams les présente sur des cloisons mobiles un peu déglingues, qu’il vend comme des sculptures à part entière et qui donnent au white cube