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Libération
Royaume-Uni

Cinq ans après la disparition des toilettes en or de l’artiste Maurizio Cattelan, un procès au tribunal d’Oxford tente de percer le mystère

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Installée dans le palais de Blenheim, maison natale de Winston Churchill, l’œuvre de l’artiste italien a été dérobée en pleine nuit, en 2019, seulement deux jours après son installation dans le cadre d’une exposition. Un procès très attendu, qui s’est ouvert le 24 février, cherche à établir les faits.
Attraction phare d'une exposition de l'artiste italien Maurizio Cattelan au palais de Blenheim près d'Oxford, l'œuvre «America» a été volée en septembre 2019. (William Edwards/AFP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 10 mars 2025 à 21h29

Un juge facétieux aurait pu résumer la question ainsi : «Avez-vous volé les toilettes de Winston Churchill, et si oui qu’en avez-vous fait ?» Certes, il aurait fallu ajouter très vite qu’il ne s’agit pas de n’importe quelles toilettes, mais d’une œuvre en or 18 carats de l’artiste italien Maurizio Cattelan. Et préciser que Winston Churchill ne s’est certainement jamais assis dessus, dans la mesure où elles ont été installées dans le palais de Blenheim, lieu de sa naissance, le 12 septembre 2019 à l’occasion d’une exposition. Deux jours après leur arrivée, elles avaient disparu dans ce que tout le monde s’accorde depuis à décrire comme «un raid audacieux».

Dans l’Oxfordshire, l’incident est presque devenu une légende urbaine. Chacun a sa théorie quant à leur sort : au fond d’un lac, démantelées, cachées non loin du palais, planquées par l’artiste lui-même dans un de ces coups d’éclat dont il est coutumier… Quelques bars et cafés se sont amusés à créer leur propre version à la peinture dorée, histoire d’amuser leurs clients, et assurent – faut-il les croire ? – qu’eux aussi se sont fait cambrioler. A ce jour, les toilettes n’ont toujours pas été retrouvées, et le procès qui s’est ouvert fin février au