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Peinture

Cyril Duret, portraits de caractère

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Les peintures du jeune portraitiste, exposées à Paris, raconte des personnages mondains, parfois désuets, dans un intérieur omniprésent.
«Pierre-Paul Zalio et Gilles Guiheux», 2022. (Fabrice Gousset)
publié le 4 septembre 2022 à 18h50

C’est un des genres les plus croulants de la peinture. Un art qui, lui-même, sort à peine de la mort clinique diagnostiquée par des légistes férus de photo et d’installation. Autant dire que les portraits mondains réalisés par Cyril Duret, même pas 30 ans, reviennent de loin. De bien avant le tournant avant-gardiste, abstrait, conceptuel (pourvu que rien ne soit plus figuratif) de la peinture. Les toiles du jeune artiste, exposées à la galerie parisienne Loeve & Co, figurent bel et bien, en majesté, des gens qui avaient disparu des pinceaux : des hommes, des femmes, ou des familles posant dans leurs intérieurs opulents, pas nécessairement luxueux, mais fournis en livres, en œuvres d’art, en bijoux.

Personnel un peu désuet

Au milieu de ce décorum fastueux à l’ancienne (qui sent l’encaustique et l’héritage, choyé autant qu’encombrant), ces modèles ont été sciemment choisis par Duret pour ça, qu’ils cultivent d’abord la beauté, la volupté, une distinction intellectuelle et artistique… Les gens dépeints par Cyril Duret sont des amateurs d’art, des écrivains, des collectionneurs, des compositeurs, des commissaires d’expositions, pas des capitaines d’industries, ni leaders politiques, ténors du CAC 40 ou influenceurs cumulant les abonnés. Son personnel mondain est donc un peu désuet, mais ne s’en plaint pas (pas plus qu’il n’est à plaindre). Y pointent Nicolas Bourriaud, Colette Barbier, Jean-Luc Blanc, Nina Childress, Cécile Ritzenthaler, Barbara Carlotti, parmi plein d’autres que, comme ceux-là, on