Elle prévient d’emblée : elle n’a plus de voix et doit se ménager pour assurer le concert qu’elle donne dimanche avec Exotourisme, le duo de pop expérimentale qu’elle forme avec le musicien Perez. Grande invitée du Louvre, la plasticienne Dominique Gonzalez-Foerster a concocté un programme de projections, rencontres et autres visites guidées dans les collections. De sa voix aigrelette qui ne la prédisposait pas vraiment à monter sur scène, elle a fait depuis quelques années une alliée. Un outil de transformation permanente, bien utile pour cette artiste inclassable qui ne cesse de se réincarner sous la forme de personnages historiques ou fictifs, d’Edgar Poe à Lola Montez en passant par La Callas.
Artiste transfuge, comme elle se présente elle-même, non pas de classe mais de champs artistiques, Dominique Gonzalez-Foerster traverse depuis une vingtaine d’années tous les murs du son. A l’aise dans les musées et centres d’art qu’elle plie à ses dimensions, leur donnant tantôt la forme d’une chambre, d’une salle de cinéma ou d’un abri pour réfugiés climatiques, elle l’est aussi dans les coulisses d’un concert de Bashung ou de Christophe avec qui elle a collaboré, ou en compagnie du compositeur planant, Jay-Jay Johanson, avec qui elle dessina au milieu des années 2000 les contours d’un Cosmodrome resté mythique. Il lui est même arrivé d’avoir rendez-vous avec elle-même, dans les romans d’Enrique Vila-Matas ou du jeune Théo Casciani où elle tient le premier rôle. Rencontre avec un