Les directions valsent, les enseignants se précarisent et les étudiants s’inquiètent. Dans les écoles d’art, tous ont entamé la rentrée en serrant les dents. Remontés comme des coucous au printemps dernier, ils ont obtenu la survie, ou le sursis pour certains cas dramatiques (comme celui de l’école d’art de Valenciennes, la plus ancienne de France, qui vit ses dernières heures) des 33 écoles d’art territoriales qui font face depuis un an à une triple crise. Structurelle – explosion du coût de l’énergie, augmentation du point d’indice des fonctionnaires que les collectivités peinent à compenser – autant que conjoncturelle, liée à la mauvaise gestion de certains établissements. Mais aussi idéologique : il leur faut aujourd’hui batailler pour défendre la spécificité d’un enseignement en art qui se prête mal à l’évaluation, alors que ces écoles, depuis le tournant des années 2010 et sous le coup de la réforme européenne de Bologne, se sont transformées en établissements publics de coopération culturelle (EPCC) dont les collectivités aimeraient mesurer la rentabilité. Il leur faut se battre aussi pour convaincre de la nécessité de maintenir un accès équitable aux formations en art sur tout le territoire, de Bordeaux à Besançon, de Limoges à Nice. Et faire reconnaître leurs besoins : les écoles d’art terr
Analyse
Ecoles d’art territoriales : budgets en berne, valse des directeurs, épuisement… La précarité comme toile de fond
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L'école d'art de Valenciennes lors d'une manifestation à Paris, le 13 mars 2023.
par Claire Moulène
publié le 14 novembre 2023 à 7h30
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