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Libération
On fait le bilan

En 2022, l’art à toutes épreuves : essor du privé, invasion russe, NFT...

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Pansant encore les plaies de la pandémie, le monde de l’art a affronté cette année les polémiques et relevé les défis en multipliant les innovations et les projets militants.
Des militants de «Just Stop Oil» collent leurs mains au mur après avoir jeté de la soupe sur les «Tournesols» de Van Gogh à la National Gallery de Londres, le 14 octobre. (Just Stop Oil/via REUTERS)
publié le 22 décembre 2022 à 18h03

En voilà une année ambiguë pour l’art : à l’heure où le monde post-pandémie a des airs de cocotte-minute, et que le marché se porte comme un charme, la volonté des artistes d’aborder des blessures non cicatrisées (colonialisme, inégalités Nord-Sud…) et des questions politiques cruciales (écologie, inclusion des minorités, injustices sociales…) révèle plus que jamais des chairs à vif. S’il voulait panser les plaies et inventer de nouvelles solidarités, l’art contemporain a divisé et fait l’objet d’attaques en 2022. Ceci a été particulièrement vrai cet été en Allemagne, lors de la quinzième Documenta de Cassel, la plus grande manifestation d’art contemporain au monde, créée dans l’après-guerre pour mettre un pansement sur les divisions européennes.

Alors que ressurgissait le passé nazi de certains fondateurs, les Indonésiens de Ruangrupa, collectif d’artistes de Jakarta invité à la direction artistique de l’événement, ont été au centre d’une violente polémique. Pris dans l’étau d’accusations d’antisémitisme, de menaces de mort et d’attaques xénophobes, les 1 500 artistes de cette houleuse édition ont assisté, suite au déma