Malgré le ciel maussade sur Kreuzberg et un mal de dos consécutif à la préparation d’une exposition modifiée jusqu’à la dernière minute, Etgar Keret est d’une humeur enjouée et sitôt atteintes les profondeurs de la célèbre aile Libeskind du Musée juif de Berlin, son désir de raconter est déjà manifeste. Il est d’abord question des traductions françaises de ses recueils de nouvelles – Au pays des mensonges, Sept Années de bonheur et Incident au fond de la galaxie, tous parus au Seuil – qui ont réussi à rendre leurs excès désopilants comme leurs brillances argotiques. Il se trouve qu’il entretient un lien très fort avec la culture et la langue françaises, qu’il considère comme les derniers bastions où la figure de l’auteur est respectée. «C’est grâce à Jacques Brel que j’ai compris ce qu’était raconter une histoire», explique-t-il, lui qui a grandi avec Truffaut et dont le film les Méduses a été couronné par la caméra d’or du Festival de Cannes en 2007. Mais c’est la mini-série l’Agent immobilier, réalisée avec son épouse Shira Geffen et diffusée sur Arte en 2020, en plein premier confinement, qui a ouvert son univers à un plus large public après que son renouvell
Exposition
Etgar Keret, les contes de ma mère joie
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Etgar Keret a encapsulé dans un distributeur de chewing-gums rouge vif des morceaux d’histoire ratés. (Maurice Weiss/Ostkreuz pour Libération)
par David Le Guillermic
publié le 3 novembre 2022 à 16h59
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