Saturé de matériaux et d’outils – du cutter à la fraiseuse numérique –, l’antre parisien est un fatras conforme à l’idée qu’on pourrait se faire d’une créativité en pleine effervescence. Il se murmure que l’endroit, dénué de cachet avec son sol en béton et ses poutrelles métalliques, servit jadis à entreposer des calèches. L’hôtesse pense qu’il fut également un garage, ou une fabrique, selon les périodes. Seule certitude : c’est là, désormais, qu’Eva Jospin, entourée de quelques assistants, conçoit des œuvres foisonnantes de plus en plus prisées. Car, les sollicitations n’en finissent plus d’affluer, qui confortent la singulière cohérence d’un parcours où prédominent des installations échevelées, hautes parfois de 3 ou 4 mètres, faisant la part belle aux thèmes de la forêt ou de la grotte à visée romantico-fantasmagorique. L’autre particularité étant que ces «échappées délicieuses» sont façonnées dans du carton, devenu en l’espèce une insolite marque de fabrique – même si l’artiste ne dédaigne ni le ciment, ni le bronze… ni la broderie.
Palais de Tokyo, cour carrée du Louvre, vitrines des magasins Dior, galerie commerçante ultra bourgeoise du Beaupassage dans le VIIe arrondissement, parc du domaine de Chaumont-sur-Loire… Depuis cinq ou six ans, la plasticienne suit ainsi un mouvement ascendant parti pour durer. Mi-novembre, dans le Marais, a ouvert au musée de la Chasse et de la Nature une exposition d’envergure et, sur ces entrefaites, la citadine honore une carte bla