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Gérard Fromanger, couleurs de gloire

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Le peintre figuratif, acteur de Mai 68, proche de Gilles Deleuze et Michel Foucault, est décédé ce vendredi 18 juin à l’âge de 81 ans. Il aura marqué l’époque par ses œuvres contestataires à la palette vive et à la conscience politique aiguë.
L'œuvre «ANNONCEZ LA COULEUR-COMMENT DITES-VOUS?» réalisée en 1973, présentée au Centre Pompidou en mai 2016 lors d'une une rétrospective. (Ginies/SIPA)
publié le 18 juin 2021 à 20h26

En 2016, lors de sa rétrospective au centre Pompidou, le peintre Gérard Fromanger s’était mis en colère réagissant à l’actualité : «Ne pas plonger dans le mal, dans l’horreur de ces connards de terroristes, de Daech, des intégristes, de ces crétins de fachos, de ces pisse-froid qui disent que tout va être pire. Il faut en profiter, car cela ne dure pas.» A 76 ans, il s’emportait contre la violence intégriste, mais aussi contre l’étroitesse d’esprit de l’Eglise qui avait reculé devant l’installation de nouveaux vitraux dans l’église romane d’Anzy-le-Duc (Saône-et-Loire), vitraux qu’il avait dessinés. Et on peut dire que Gérard Fromanger en a profité. Car jusqu’à son décès, survenu ce vendredi 18 juin à 81 ans, le peintre est resté très actif. Il continuait de faire l’actualité, «comme un vieux toréador plein de coups de cornes». Ces dernières années, et même pendant le confinement, il a monté un grand nombre d’expositions à Caen, à Shanghai et préparait une rétrospective à Lisbonne pour 2022 au musée Berardo… Mais surtout il a inscrit Peinture-Monde, sens dessus dessous 2020, une œuvre pérenne sur le plafond du café des Bouffes-du-Nord, commande du théâtre en partenariat avec le Musée national d’art moderne du centre Pompidou. Dégourdi, il a même traversé les Alpes dans sa petite Fiat pour apporter la fresque à Paris, depuis son atelier de Sienne. Cette peinture monumentale résume bien le style du peintre qui a débuté dans les années 60 : couleur, figurat