Johann Naldi n’a pu résister à l’épanchement nostalgique. Le 20 avril, le serial «découvreur de trésors» partageait sur Instagram une photo de son plus beau fait d’armes, trois ans plus tôt jour pour jour. Soit la privatisation du mythique Olympia, transformé pour quelques heures en mini-musée, où le galeriste autodidacte présentait à la face du monde un ensemble d’œuvres attribuées aux Arts incohérents, un micromouvement furtif et potache de la fin du XIXe siècle dont les spécialistes pensaient, avant lui, qu’il ne restait absolument rien. Mieux encore : ces 19 pièces, principalement de petites toiles et des gravures exhumées des tréfonds d’une malle prétendument oubliée dans un grenier de banlieue parisienne, venaient, selon lui, bouleverser toute la chronologie de l’histoire de l’art. Sous les lambris de l’auguste salle de billard de l’Olympia, Naldi frayait entre les demi-mondains endimanchés, champagne à la main, et les œuvres exposées sous vitrines, comme autant de Joconde retrouvées.
Grâce à lui, le premier monochrome n’était plus le Carré noir sur fond blanc de Kasimir Malevit