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Peinture

Jacques-Louis David au Louvre : le commissaire de l’exposition commente deux tableaux emblématiques

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Poids de la révolution, influences et courant artistique… Le directeur du département des peintures du musée et co-commissaire de la rétrospective, Sébastien Allard, analyse «Marat assassiné» et «Mars désarmé par Vénus» .

L'une des œuvres les plus célèbres de David, «Marat assassiné». (Mathieu Rabeau/ GrandPalaisRmn)
Publié le 25/10/2025 à 10h11

Sébastien Allard, directeur du département des peintures du musée du Louvre, est co-commissaire de l’exposition Jacques-Louis David. Pour Libé, il commente deux tableaux emblématiques de l’artiste, à (re)découvrir jusqu’au 26 janvier.

Marat assassiné : «On ne sait pas si c’est un cadavre ou un homme qui dort»

«C’est le pivot de la carrière de David, l’une de ses œuvres les plus célèbres. Elle est reproduite dans tous les manuels scolaires, et l’on a d’ailleurs trop tendance, aujourd’hui, à réduire David à quelqu’un qui ferait des images plutôt que des tableaux. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’exposer trois versions de cette toile, dont deux répliques sont visibles dès l’entrée. Elles avaient été demandées à David dans un objectif de communication politique. Quand on regarde les trois toiles, on voit bien que la qualité n’est pas la même, et que seule l’originale a cette vibration propre à son travail.

«C’est celui des tableaux de David où la présence de Caravage est la plus forte. C’est peut-être même le seul où l’historiographie a identifié son influence, qui viendrait de la Mise au tombeau. A ce moment, 1793, la Convention et Robespierre essaient de créer un culte laïque. Après la chute de Robespierre, le tableau deviendra une relique. David a peur qu’on le détruise, il le recouvre d’une couche de