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Diplomatie

La compagnie israélienne El Al et la France mettent fin à leur contentieux

Depuis plusieurs mois le ministère des Affaires étrangères français bloque l’octroi de visas aux agents de sécurité du transporteur. Un accord aurait été trouvé.
Un avion de la compagnie El Al à Roissy-Charles-de-Gaulle, en mai. (Kiran Ridley/AFP)
publié le 20 août 2025 à 19h09

Dans les relations très orageuses ces temps-ci entre la France et Israël, un épineux dossier s’est, semble-t-il, néanmoins réglé cette semaine entre les deux Etats. Depuis près de six mois, les visas de travail des agents de sécurité de la compagnie nationale israélienne El Al ne sont plus délivrés ou renouvelés. Une réponse, selon le ministère français des Affaires étrangères, à la manière dont auraient été traités les personnels diplomatiques français lorsqu’ils voyagent sur un vol d’El Al.

Traditionnellement, tout passager qui embarque à bord de cette compagnie doit se soumettre au moment de l’enregistrement de ses bagages ou de l’attribution de sa carte d’embarquement à un questionnaire de sûreté. Une pratique qui date des années 70, quand les détournements et les actions terroristes visaient particulièrement cette compagnie. Selon le quai d’Orsay, la procédure aurait été appliquée de manière assez «systématique» à ceux qui travaillent à l’ambassade ou au consulat de France en Israël. D’où les mesures de rétorsion des autorités françaises.

Message verbal

La soupe à la grimace est visiblement terminée. Après une série de discussions entre l’ambassade d’Israël en France et le ministère des Affaires étrangères, un accord aurait été trouvé sur la base du «chacun fait un pas vers l’autre». Côté israélien, un engagement à ce que le contrôle de sécurité se déroule en toute quiétude quel que soit le moment. Côté français, un déblocage des visas de travail. Libération a pu confirmer cette information de source diplomatique israélienne. En revanche, le ministère français des Affaires étrangères, malgré plusieurs sollicitations, s’est refusé à tout commentaire.

Un autre élément devrait contribuer à apaiser cette situation. Jusqu’au mois de juillet, nombre d’agents diplomatiques ou consulaires français qui se rendaient en Israël n’avaient d’autre choix que de passer par la compagnie El Al, seule à desservir Tel-Aviv quand la plupart des transporteurs américains ou européens avaient stoppé leurs vols du fait de la guerre avec Gaza puis avec l’Iran. La plupart des compagnies de l’Union européenne dont Air France et sa filiale low-cost Transavia ont repris leurs vols vers cette destination depuis la mi-juillet. Il devrait donc y avoir mécaniquement moins de voyageurs français à statut diplomatique sur El Al. L’usage étant de privilégier la compagnie nationale, Air France.

Un point de friction demeure toutefois : après le message verbal adressé la semaine dernière par un contrôleur aérien du centre d’Athis Mons à un pilote d’El Al à l’issue du décollage d’un vol Paris-Tel-Aviv. En lieu et place du traditionnel : «bon vol» avant la transmission à un autre service de navigation aérienne, le contrôleur a alors gratifié l’équipage d’un «free Palestine». Il a depuis été suspendu, le temps d’une procédure disciplinaire qui devrait durer environ trois mois.