Dans le bouddhisme, la blancheur des fleurs de lotus symbolise la pureté. Mais ces fleurs existent aussi en rose pâle ou en rouge. Et la légende qui se cache derrière ces teintes hémoglobine est étonnante. La photographe Kamonlak Sukchai, née en Thaïlande en 1994, s’est intéressée à cette histoire dans sa série «Red Lotus» ( «Lotus rouge»), révélée dans le numéro 55 du magazine néerlandais FOAM Talent, qui fait aujourd’hui l’objet d’une galerie virtuelle. Formée au cinéma, d’abord scénariste, la photographe a mis en scène un modèle et utilisé le collage, technique composite qui donne une petite touche vintage à la mise en images de ce conte populaire. Kamonlak Sukchai s’est inspirée du mythe du Lotus Rouge pour mieux comprendre d’où venait son propre prénom (qui signifie «lotus» en langue thaï) mais aussi pour souligner les vertus symboliques et visuelles de cette fleur aquatique. En Thaïlande, chose rare, on associe la fleur à une divinité féminine. La légende du Lotus rouge raconte que cette divinité bouddhiste, née des eaux limpides d’un fleuve, a perdu sa pureté à cause de son désir sexuel. Juste après sa naissance, à peine arrivée dans un village, la déesse encore pure est l’objet de toutes les convoitises, tout le monde cherche à la posséder comme le montre la photographie. Dans cette scène d’agression, la jeune femme est victime du désir que suscite son corps. Autour d’elle, des personnages sans visage, en costume religieux tels des dieux importants, incarnent
Photographie
La damnation du lotus
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Issue de la série «Red Lotus» (2019), de Kamonlak Sukchai. (Kamonlak Sukchai)
publié le 19 juin 2021 à 3h33
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