Menu
Libération
Le Libé des solutions spécial 8 mars

«La Musée» : à Poitiers, «l’expérience un peu radicale d’une histoire de l’art sans homme»

Article réservé aux abonnés
Journée internationale des droits des femmesdossier
Grâce à un don de plus de 500 œuvres d’artistes femmes précieusement collectionnées par une enseignante, le musée Sainte-Croix de Poitiers propose une exposition mettant en valeur des grands noms comme des artistes plus confidentielles.
«Eugénie Dubreuil en mariée» (1990). (Danièle Lazard/Musées de Poitiers)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 7 mars 2025 à 17h27

Cet article est publié dans le cadre du «Libé des solutions spécial 8 mars», à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque samedi 8 et dimanche 9 mars.

«Ce n’est pas de la générosité, c’est plutôt de la rage !» A 88 ans, Eugénie Dubreuil, enseignante à la retraite, docteure en histoire de l’art, artiste et citoyenne engagée, n’a rien perdu de sa verve. C’est à peu de chose près ce que l’octogénaire a rétorqué lorsque Camille Belvèze et Manon Lecaplain, conservatrices au musée Sainte-Croix, à Poitiers, l’ont remerciée pour son «don exceptionnel». Une collection de plus de 500 œuvres d’artistes femmes, baptisée «la Musée», assortie d’une généreuse dotation de 150 000 euros. Ebranlée par l’invisibilisation des femmes durant ses cours d’histoire de l’art, sa carrière ou sur les murs des musées, Eugénie Dubreuil a entrepris de collectionner, dès la fin des années 1990, ce qui constitue aujourd’hui l’un des plus grands ensembles d’œuvres d’artistes femmes connus en France. Estampes, photographies, peintures, sculptures, miniatures… 300 d’entre elles, émanant d’environ 240 artistes allant du XVIIe siècle à nos jours – dont Eugénie Dubreuil elle-même – font aujourd’hui l’objet d’une exposition visible jusqu’au 18 mai à Poitiers. Des «grands noms» tels q