«Nous sommes tous ego.» Surtout lui. L’artiste Benjamin Vautier, dit Ben, dont les punchlines tracées à l’encre blanche sur fond noir habillaient dans les années 90 les trousses et agendas des collégiens, s’est suicidé mercredi. Il «ne voulait et ne pouvait pas vivre» sans sa femme Annie, morte d’un AVC quelques heures plus tôt, ont annoncé ses enfants, Eva (Cunégonde, de son deuxième prénom), galeriste reconnue à Nice, et François (Malabar, de son deuxième prénom). Sa mort à 88 ans, et son ultime geste, aux antipodes de l’egotrip derrière lequel il se réfugiait, sont l’occasion de rappeler qui était vraiment Ben, réduit ces dernières années «à la caricature de lui-même», comme en témoigne un acteur culturel de la vie niçoise, ébranlé par la disparition de ce monument local. Né à Naples en 1935, le Suisse d’origine était devenu une figure de la ville de Nice, dont le maire, Christian Estrosi, a annoncé sur Facebook dès l’annonce de son décès qu’elle lui rendrait «un hommage à la hauteur de son génie».
Equilibriste
Car derrière la grande gueule et le businessman maqué avec le géant des fournitures scolaires Quo Vadis, il y avait aussi un artiste pionnier en tout. Qui avant même de se concevoir artist