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Les 400 culs

Le Japon redécouvre Yoshitoshi, le peintre des bordels et des criminels

Mort dans la misère et la folie en 1892, l’artiste relevait jusqu’ici du mystère. Le chercheur Eric Faure dévoile sa vie dans une première biographie complète.

«Femme en train de se faire tatouer», extrait de «Trente-Deux aspects des femmes», 1888. (Tokyo, National Diet Library)
Publié le 04/10/2025 à 13h09

«Scabreux», «sordide», «indécent»… De nos jours encore, le nom de Yoshitoshi (1839-1892), considéré comme l’ultime virtuose de l’estampe traditionnelle, suscite des réactions mitigées. «Ses œuvres s’arrachent sur le marché de l’art, mais sa réputation reste celle d’un artiste “gore”. Pour mes interlocuteurs japonais, Yoshitoshi c’est, comme ils disent, kimochiwarui : “dégoûtant” Interviewé par Libération depuis Kyoto où il réside, le chercheur Eric Faure (spécialiste des légendes japonaises) souligne l’ampleur du dédain qui entoure ce génie sulfureux, dont il vient de publier, vendredi 3 octobre, la première biographie complète.

Intitulée Yoshitoshi, le dernier grand maître de l’ukiyo-e (aux Nouvelles éditions Scala), la biographie au format beau livre rassemble 283 illustrations dont l’étonnante diversité couvre la gamme des émotions fortes : ici, deux adolescentes se font dévorer vivantes par des loups, là un guerrier se vide de ses boyaux. Plus loin, une femme fantôme sanglote au bord d’