C’est une œuvre habitée, étrange et singulière. D’une artiste non moins étrange et singulière. Une femme à part que les hommes adoraient… Et qui se présentait comme une «éleveuse de sorcière», une «dompteuse de vampire» ou une «consultante en wouzi-wouzi». Eva Aeppli a traversé le XXe siècle en passagère furtive, isolée, laissant derrière elle un cortège de figures textiles lugubres et terrifiantes : une œuvre dispersée qui a donné du fil à retordre aux commissaires d’exposition Anne Horvath et Chiara Parisi. Les pièces sont pour la plupart dans des collections privées, il a fallu les pister. Au centre Pompidou-Metz, «le Musée sentimental d’Eva Aeppli» est la première rétrospective française consacrée à cette artiste à part, née en 1925 à Zofingue (Suisse) et décédée à Honfleur en 2015. Pour montrer son influence, les commissaires ont créé des échos avec des artistes de sa galaxie mais aussi avec un cercle plus large qui inclut Andy Warhol, Louise Bourgeois ou Annette Messager.
Pour situer brièvement Eva Aeppli, il faut d’abord parler