Enfant, à New York il écarquilla les yeux devant un tour de magie d’Houdini, se libérant de ses chaînes et de sa boîte. Devenu artiste, dans les années 30, le grand œuvre de Joseph Cornell fut de placer, dans des petites boîtes vitrées, des sujets en papier (ballerines, actrices de cinéma, hiboux, perroquets) calfeutrés, mais prêts à prendre cet air que leur promet souvent l’arrière-fond (l’image de magazine d’une nuit étoilée, des articles de journaux). Dans cette série de boîtes, il y a aussi le soleil (Sun Box), du sable (secouez la Sand Box, et un anneau de métal ainsi qu’une petite bille tinteront) ou un Nécessaire à bulles de savon (assemblage d’une pipe en argile, d’un verre à pied et d’une boule grise fixée sur une tringle un peu plus haut, qui figure dans la collection du Centre Pompidou).
Embauché par Duchamp
Bricolées avec les moyens du bord, équipées d’objets et d’images trouvées dans la rue ou les brocantes, certaines de ses boîtes à merveilles, coffrets à rébus en volume, sont présentées à l’Exposition internationale du surréalisme aux Beaux-Arts de Paris, en 1938, à laquelle participent deux autres américains, la designeuse Anne Clark et Man Ray, à qui Cornell doit d’avoir été invité. S’il est déjà reconnu aux Etats-Unis comme un des pionniers dans l’assemblage d’objets hétéroclites produisant des saynètes imaginaires, il tient la technique des collages de Max Ernst dont il avoue avoir été impressionné par la Femme 100 têtes, roman-collage publié en 1929. A l’époque, le mouv