Quand il s’agit de faire les choses en grand, l’Egypte déçoit rarement. Samedi 1er novembre au soir, elle a enfin eu l’occasion de montrer au monde sa cérémonie d’ouverture du Grand Musée égyptien (GEM), prête depuis des mois mais repoussée plusieurs fois en raison de la guerre à Gaza. Devant 79 délégations officielles, le spectacle de deux heures a célébré ce qu’il présente comme «la quatrième pyramide», ou encore «le cadeau de l’Egypte pour le monde», dans une mise en scène qui se veut universaliste. Charpenté autour de son orchestre où cohabitent l’oud, la darbouka et les violons, l’événement a inclus de nombreux passages vidéos tournés aux quatre coins du monde, avec des orchestres à Paris, Tokyo, Rio de Janeiro ou New York jouant le même air. «Une seule mélodie au nom de la paix», racontait de sa voix emphatique la narratrice, faisant écho au «welcome to the land of peace» que proclamaient déjà les trois banderoles tirées par des ULM en ouverture de cérémonie.
En plaçant l’inauguration de son musée sous le signe de la paix, Le Caire conclut une séquence géopolitique en sa faveur. Il y a quatre semaines, son ancien ministre des Antiquités Khaled el-Enany a été élu nouveau directeur général de l’Unesco : une première pour un Arabe et ce en dépit d’un mandat en partie controversé, où des arbitrages fonciers ont occasionné d’importantes destructions patrimoniales. Puis, il y a trois semaines,