Depuis quelques semaines, de nombreux touristes se seront probablement retrouvés nez à nez avec le viril gorille de 5 mètres de haut installé place de la Concorde à Paris, à un jet de pierre de l’Elysée. Tout de laque rouge vêtu, à la tête d’une mini-meute trop rutilante pour être sauvage, le «Wild Kong» du sculpteur Richard Orlinski est de retour dans la capitale, quelques mois seulement après avoir paradé avenue des Champs-Elysées, et un an pile après avoir porté haut les couleurs de la France à l’occasion de l’Euro de football.
Lors de la dernière Biennale d’art contemporain de Venise, c’est à l’entrée des Giardini, où se tient la manifestation officielle, que le zoo d’Orlinski a fait escale en avril, à l’occasion des journées professionnelles. Il y restera jusqu’en novembre, épousant ainsi à 100 % le calendrier de ce rendez-vous international incontournable sans jamais y avoir été invité. Les professionnels venus du monde entier ont ainsi pique-niqué, sans trop y prêter attention, au milieu de ces treize sculptures qui recyclent les codes et les techniques de l’art contemporain tout en l’asséchant de tout contenu. Les 500 000 visiteurs attendus cette année, et pas forcément venus pour ça, ont de quoi se réjouir…
«Il s’agit d’une ruse»
Mais avant de se pencher sur ce qu’Orlinski fait à l’art, et à ceux qui le regardent, demandons-nous d’abord ce qui lui vaut de bénéficier si régulièrement d’une visibilité sans équivalent dans les rues de la capitale et ailleurs, visibilité qui, on s’en doute, n’e