La toile Un enterrement à Ornans (1849-1850) de Gustave Courbet capte le regard lorsque l’on s’approche de l’alcôve où elle est nichée. Elle en impose, déjà par ses proportions – 3,15 mètres de haut sur 6,68 mètres de large –, mais aussi par son sujet et un noir profond, omniprésent.
Du temps de son auteur, elle n’avait pas eu les grâces de l’Exposition universelle de 1855, dédaignée pour son style trop outrancier, son sujet trivial, dérogeant au style néoclassique si cher à la critique. C’est une cérémonie funéraire à la lisière d’un village, sans aucune sépulture digne de ce nom, un imbroglio d’individus endimanchés, et puis le ciel enveloppant tout cela dans un voile charbonneux. Courbet s’était contenté de l’exposer dans son propre pavillon, puisqu’on avait dédaigné ses travaux.