Douze jours avant l’augmentation conséquente de son tarif d’entrée (passant de 17 à 22 euros), le musée du Louvre s’accorde son quart d’heure d’autosatisfecit. Avec 8,9 millions de visiteurs en 2023, la «fréquentation en hausse de 14 % par rapport à 2022 (7,8 millions de visiteurs) se rapproche du niveau prépandémique» de 2019 (9,6 millions de visiteurs), trompette le musée.
Raccord avec son augmentation de 30 % du billet, le Louvre assure cependant «moins tabler sur des records de fréquentation comme par le passé – en 2018, il avait accueilli 10,2 millions de visiteurs – ayant décidé de maintenir une jauge quotidienne de 30 000 visiteurs» afin d’assurer «de meilleures conditions d’accueil et de visite» au public. Une jauge quotidienne limitée qui sera «maintenue pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août)» malgré l’afflux attendu de visiteurs du monde entier, affirme le Louvre.
Néanmoins, le musée est resté ouvert jusqu’à 20 heures pendant les fêtes de fin d’année pour améliorer l’accueil du public et envisage d’instituer, outre sa programmation culturelle élargie – intégrant de la danse, du théâtre ou du cinéma –, une seconde visite «nocturne» chaque mercredi à partir d’avril en complément de celle du vendredi.
Parmi les autres grands projets de sa présidente-directrice, Laurence des Cars, figure également à plus long terme l’ouverture d’une seconde entrée au musée afin de «désengorger» la principale, située sous la grande pyramide de verre, conçue à l’origine pour accueillir «quatre à cinq millions de visiteurs par an».
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La fréquentation du Louvre, musée le plus visité du monde, reste majoritairement portée par le tourisme. En 2023, 32 % de visiteurs accueillis étaient français – dont 62 % de Franciliens pour 68 % de visiteurs étrangers. 13 % sont américains et de nombreux Européens viennent de pays frontaliers (7 % Italie, 5 % Royaume-Uni et Allemagne, 4 % Espagne). 60 % des visiteurs découvraient le Louvre pour la première fois en 2023 et 43 % avaient moins de 26 ans, tandis que 40 % ont bénéficié de la gratuité du musée. Sont concernés les moins de 25 ans, chômeurs, bénéficiaires des minima sociaux, handicapés et accompagnants, enseignants, professionnels de la culture et journalistes.
Les visiteurs asiatiques, en particulier du Japon, de Corée ou de Chine, n’ont représenté que 2,5 % du public alors qu’en 2018, les visiteurs chinois avaient représenté à eux seuls 8 % de la fréquentation. La défection de ces derniers s’explique, selon les acteurs du tourisme et les autorités françaises, par une «reprise très progressive des liaisons aériennes» avec la Chine ainsi que des «difficultés dans la délivrance de visas».
Au-delà du Louvre, ce sont tous les grands musées parisiens qui ont fait le plein en 2023, battant des records de fréquentation ou retrouvant leurs niveaux de 2019. Avec près de 3,9 millions de visiteurs en 2023, le musée d’Orsay bat un «record historique», et totalise, avec son pendant, l’Orangerie (1,2 million de visiteurs), 5,1 millions de visiteurs. Quant au musée du quai Branly, il fait savoir qu’il a accueilli 1 410 000 visiteurs l’an passé, «soit une hausse de 40 % par rapport à 2022», soit «une fréquentation supérieure à son niveau de fréquentation des années avant Covid».
Mise à jour : ajout à 16 heures des chiffres du musée d’Orsay et de l’Orangerie ; ajout à 16 h 40 de ceux du Quai Branly.