L’image du garçon à demi-nu, couché sur le côté, tête enfouie dans l’oreiller, les fesses sans drap dessus, n’est clairement visible dans aucun des tableaux exposés à la galerie Chantal Crousel. Car Mimosa Echard a jeté sur elle comme un drap de choses diverses et variées. La photographie de ce corps endormi s’y love paresseusement ou au contraire, par endroits, brusquement, s’en débarrasse comme si elle avait trop chaud. La jeune artiste, il est vrai, lui a fait un cocon bien fourni, en la saupoudrant d’une poudre de perlimpinpin épaissie d’une couche de réalité. Sur le châssis en aluminium, elle dépose, ainsi que le détaillent des cartels longs comme le bras, des perles en verre, des perles en plastique, des miroirs, des élastiques, des bracelets, des cheveux synthétiques, des cheveux, des fleurs de châtaigniers, des pistils de fleurs, de faux pistils de fleurs, des gélules, des câbles électriques, du gloss et on en passe. Il y a donc là-dessus, sur l’image, cette couche en surface qui prend toute la place et mêle à la fois du synthétique et du naturel. Sans qu’on puisse faire le tri à l’œil nu. Et encore moins au toucher – c’est sans surprise interdit –, même si cette gangue translucide où dominent les teintes roses et jaunâtres, résineuse et boutonneuse quand l’artiste a englué ses colifichets, appelle à mettre les mains dans le pot.
Epaissir la surface d’un tableau n’est pas nouveau. Julian Schnabel y a collé des assiettes cassées. Daniel Spoerri, auparavant, les restes