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Disparition

Mort de Melvin Sokolsky: illusion perdue

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Le photographe américain, qui a travaillé pour de nombreux magazines de mode, était passionné par l’expérimentation de nouvelles techniques et abhorrait la standardisation des images.
Autoportrait avec Simone à New York en 1960. (Melvin Sokolsky/Courtesy Bing and Yuki Sokolsky)
publié le 9 septembre 2022 à 7h56

Sa disparition, fin août, est passée inaperçue en France. Le photographe Melvin Sokolsky est mort à 89 ans sur une colline des hauteurs de Beverly Hills, à Los Angeles, où il habitait. Si son nom évoque peu de choses en Europe, ses images, audacieuses, sont en revanche inoubliables : l’Américain a photographié Paris comme personne dans «Bubble» (1963) et «Fly» (1965), deux séries de mode frappantes. Impossible d’oublier ces superbes mannequins qui survolent la capitale tels des anges de beauté sixties. Dans «Bubble», Simone d’Aillencourt, mannequin star de l’époque, est enfermée dans une grosse bulle transparente, sorte de soucoupe volante en plexiglas qui forme un point d’observation inédit sur la ville. Depuis son piédestal aérien, la mannequin surplombe Montmartre pleine de passants, le pont Alexandre-III et les quais de Seine où un cracheur de feu expectore une énorme flamme. La bulle flotte même sur la Seine : magique… Un exploit pour l’époque aussi !

Melvin Sokolsky était un pionnier de l’illusion. Dans les années 60, il ne reculait devant aucune idée excentrique et expérimentait les effets spéciaux. Grand maître du studio, il savait faire glisser les techniques de l’intérieur en extérieur. «J’ai toujours aimé raconter des histoires. Au début de ma carrière, je me suis senti obligé de raconter des histoires avec mes photos. Des histoires sur des gens qui respirent et ressentent, souffrent et rêvent. Des histoires qui explorent et créent des mondes différents au sein