Attention, danger ! Natacha Lesueur joue avec le feu. Pour sa première exposition personnelle à la galerie Claire Gastaud, avec des œuvres récentes, la photographe qui s’est fait connaître avec ses mises en scène de corps recouverts de gelée, de jambon ou de crépinette, allume cette fois la mèche dans des portraits pleins d’étincelles. Sur les photos, une ribambelle de femmes en flammes – rien que des femmes –, toutes plus illuminées les unes que les autres. Ce sont les mariées en blanc de la série «Humeur de fées», des tirages rose pâle accrochés sur un mur bleu. Photographiées en gros plan, ces jeunes femmes – des étudiantes ou des proches de l’artiste –, posent sagement devant l’objectif alors que leur chevelure flambe, comme des gâteaux d’anniversaire. L’une présente un cratère en fusion sur le haut du crâne («Jeune Fée soufflée»), une autre porte un lourd chignon qui crame telle une fusée («Fée méthane») et une troisième a des airs de madone avec sa couronne incandescente en halo sur la tête («Couronne d’effet»). La plupart arborent des minibrasiers dans leurs cheveux gris, déclenchés par des cierges magiques ou des fontaines lumineuses, ornements festifs alimentaires. Des volutes de fumée rose, grise ou noire s’échappent de ces petits incendies. Il y a de la séduction et de la répulsion dans l’art de Natacha Lesueur. Un peu de sorcellerie aussi.
Le loufoque sous le sérieux
Quand ces filles ne brûlent pas, leur intimité postiche surgit : l’une est flanquée d’un gros sexe féminin rose aux lèvres épa