En 1981, l’élection de François Mitterrand est synonyme d’exil fiscal pour certaines grandes fortunes. Dans ses mémoires, parus en 2002, Helmut Newton ne fait pas mystère des raisons de son installation à Monaco à la même date. «Nous avons décidé de nous établir à Monte-Carlo, où le soleil brille et où l’on est à l’abri des impôts. J’ai consulté pour cela un avocat spécialiste des lois monégasques et des procédures d’acquisition de résidence», écrit-il sans pudeur dans Autoportrait pour expliquer son éloignement de «l’omnipotent percepteur» qui lui pompe «70 % de ses revenus». C’est ainsi que le photographe, «sale petit égoïste» et «ambitieux» (c’est exactement en ces mots qu’il se définit), quitte définitivement la rue de l’Abbé-de-l’Epée à Paris pour la Côte d’Azur. Il a 61 ans, il lui reste vingt-trois années à vivre jusqu’à son accident fatal de Cadillac à Los Angeles en 2004.
Tétons en béton et ventre plat
La judicieuse exposition «Newton Riviera» s’attache à montrer que Monaco est une période foisonnante pour le photographe. Le parcours de la Villa Sauber, avec 280 images, explore plus largement la carrière de Newton à l’aune de la lumière dorée méditerranéenne. Car avec sa femme June, il est un habitué du littoral, c’est là qu’il