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Libération
Levée de boucliers

«Nous ne décorerons pas vos murs de haine» : à Amiens, les artistes ne veulent pas travailler pour un futur centre de formation contre l’immigration clandestine

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Le ministère de l’Intérieur a diffusé fin mai un appel d’offres de 38 000 euros pour embellir une structure pédagogique de la gendarmerie nationale. Celui-ci a suscité de nombreuses critiques, notamment d’associations qui y voient un usage dévoyé de l’art.
Des associations, des syndicats et des élus locaux disent non à la réalisation d’une œuvre d’art en lien avec la création du futur Centre de formation à la lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine à la caserne Garin. (Google Maps)
publié le 12 juin 2025 à 12h55

Pour la rondelette somme de 38 000 euros, un ou plusieurs artistes pourraient être chargés d’orner les murs bétonnés d’un futur «centre de formation à la lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine» qui s’enracine dans le sud-ouest d’Amiens, dans l’un des quartiers prioritaires de la ville. Le lieu va s’agglomérer à un ensemble de bâtis préexistants faisant partie, comme lui, de la gendarmerie nationale. Un appel d’offres visant à décorer le centre a été lancé par le ministère de l’Intérieur, le 27 mai et se clôture à la fin du mois juin. Celui-ci a provoqué une levée de boucliers d’élus, syndicats et associations qui y voient un usage dévoyé de l’art, dans un contexte de durcissement des politiques anti-immigration.

Ce «marché de décoration» répond en réalité à une obligation légale qui, depuis 1951, contraint les maîtres d’ouvrage publics (Etat, collectivités territoriales, établissements publics) à réserver 1 % du coût de leurs c