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Libération
Extinction des feux

Fermeture du centre Pompidou : l’au revoir aux collections permanentes

Après la BPI il y a une semaine, c’est au tour des niveaux 4 et 5 de Beaubourg de fermer leurs portes pour cinq ans. La plupart des œuvres gagneront les réserves du musée, mais d’autres seront présentées dans des expositions en France ou à l’étranger. Les expositions temporaires restent accessibles.
Dans la partie dédiée aux collections permanentes du centre Pompidou, le 21 février. (Gonzalo Fuentes/Reuters)
publié le 9 mars 2025 à 12h31

Ça fait si longtemps qu’on en parle qu’on avait fini par se laisser croire que ça n’arriverait pas vraiment. Pourtant c’est parti : la fermeture progressive du centre Pompidou a bien commencé. Etape par étape, étage après étage, le paquebot tubulaire inauguré en 1977 organise son déménagement pour laisser la place à d’immenses travaux de rénovation qui dureront cinq ans. La fermeture totale de Beaubourg aura lieu le 22 septembre. Mais après cette date, pendant cinq ans, le centre essaimera ses œuvres, ses expositions et ses conférences dans divers lieux en France et à l’étranger – c’est le programme «Constellation» de Pompidou.

La BPI, Bibliothèque publique d’information, est d’ores et déjà fermée depuis le 2 mars. Elle sera relogée dans le XIIe arrondissement de Paris, dans le bâtiment Lumière, près de la cour Saint-Emilion. Elle ouvrira à nouveau au public le 25 août, sur 8 900 m² (contre 10 400 m² au centre Pompidou).

Ce lundi 10 mars au soir, les collections permanentes des niveaux 4 et 5 du musée national d’Art moderne fermeront leurs portes. Après un week-end festif et l’hommage rendu par les agents du centre lors du Marathon des pompidolien·ne·s ces deux derniers jours, il est temps de dire adieu aux lumières de Sonia Delaunay et au piano feutré de Joseph Beuys. La plupart des œuvres, venues des réserves ou des collections permanentes, gagneront dans un premier temps les réserves du musée au nord de Paris, puis les réserves en cours de travaux, et pas encore achevées, de Massy, dans l’Essonne. Mais beaucoup d’œuvres voyageront en France ou à l’étranger dans différentes expositions.

Jusqu’au 22 septembre, il est encore temps en revanche de se laisser porter par les grands escalators de Renzo Piano et Richard Rogers pour découvrir les dernières expositions temporaires du centre Pompidou. Et notamment le très beau portrait de Suzanne Valadon (jusqu’au 26 mai), l’expo monographique de l’architecte autrichien Hans Hollein («transFORMS» jusqu’au 2 juin), le parcours «Paris noir : circulations artistiques, luttes anticoloniales 1950-2000» (du 19 mars au 30 juin), la collection Jean Chatelus (du 26 mars au 30 juin) et enfin l’exposition très attendue de Wolfgang Tillmans, «Rien ne nous y préparait – Tout nous y préparait» qui clôturera cette saison très particulière.

Pendant cinq ans, les œuvres de la collection du musée Pompidou irrigueront des expositions en France ou à l’étranger, au gré du programme nommé «Constellation». C’est avant tout le Grand Palais qui accueillera des expositions temporaires composées avec le centre Pompidou, dont «Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten» du 20 juin 2025 au 4 janvier 2026. Au Louvre, des œuvres d’art moderne et contemporain venues de Pompidou se confronteront à l’art ancien, notamment lors de l’exposition «l’Objet ou Histoires d’objets» en octobre 2026. Très bientôt, le 11 avril, à l’hôtel de la Monnaie, à Paris, l’exposition «Georges Mathieu : geste, vitesse, mouvement» sera grandement composée d’œuvres venues du musée Pompidou. On en trouvera aussi dans l’exposition «Kandinsky : la musique des couleurs» au musée de la Philharmonie de Paris à partir du 13 octobre 2025.

Tous les renseignements sur le programme «Constellations», ici.

Hors de Paris, on retrouvera une partie des collections au centre Pompidou Metz bien sûr, mais le musée d’Art moderne trouvera également des ports d’attache dans la région Centre-Val-de-Loire, à Lyon, Lille, Toulon, Auxerre…