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«Objectif mer» au Musée national de la marine, embruns de folie

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Tout juste rouvert, le musée parisien consacre une belle exposition aux liens tenaces entre cinéma et eaux profondes.
«Combat naval en Grèce» (1897) de Georges Méliès. (Stéphane Dabrowski /La Cinémathèque française)
publié le 13 décembre 2023 à 15h47

Une femme contemple cette projection : le flux et reflux de vagues sur le sable. Le plan, tourné au cœur d’une salle de cinéma, était le dernier du superbe La femme qui s’est enfuie (2020), de Hong Sang-soo, qui glissait de la spectatrice vers l’écran où s’achevait… un autre film du maître coréen, Seule sur la plage la nuit (2017) qui mettait en scène ce ressac. La citation, loin d’être un simple clin d’œil, était une manière de figurer le cinéma lui-même, son pouvoir de représentation (et de consolation), et il n’est pas un hasard qu’il l’ait fait grâce à un objet qui fascine la caméra depuis sa naissance. A savoir, saisir le mouvement pur, l’inarrêtable océan – la vie, même ! – ondulations et impermanence qui échappaient, jusqu’alors, à toute représentation complète, le temps en étant exclu.

L’on y songe en parcourant «Objectif mer», la première expo temporaire du tout nouveau, tout pimpant Musée national de la marine à Paris. Notamment devant un extrait du Tempestaire de Jean Epstein, dont la figure de mage capable de manipuler les vents et faire refluer les vagues est a