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Interview

Obsolescence du Louvre : «Ce n’est pas avec un budget d’entretien courant que vous rénovez un musée»

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Pour l’architecte programmiste Frédéric Ladonne, l’institution parisienne, qui ne peut plus accueillir de manière satisfaisante ses millions de visiteurs, doit changer son fonctionnement et investir dans des schémas pluriannuels d’investissements.
Dans la Grande Galerie du musée du Louvre, en mai 2023. (Vincent Boisot/Riva Press)
publié le 27 janvier 2025 à 20h37

Administrateur de l’Icom, le réseau français des professionnels des musées, Frédéric Ladonne est architecte programmiste, c’est-à-dire qu’il planche sur la faisabilité des projets d’aménagement des musées. Il a travaillé pour une centaine de musées français (le Louvre, le château de Versailles, le musée Guimet, le musée de la tapisserie de Bayeux) et des musées à l’étranger (Gubelkian à Lisbonne, Musée national du Cameroun). Il revient pour Libération sur la note de la directrice du Louvre, Laurence des Cars, au ministère de la Culture, à la fois la tutelle du musée mais aussi le propriétaire de l’immeuble, sonnant l’alerte sur la vétusté de l’établissement.

La vétusté du Louvre est-elle généralisée ?

L’obsolescence concerne les espaces d’exposition, les façades, les fenêtres… Il s’agit d’un monument historique dont les coûts de fonctionnement ont augmenté. Les factures énergétiques se sont démultipliées, tout comme à Versailles par exemple, ce qui contribue à fragiliser les musées. Les bâtiments coûtent de plus en plus chers parce qu’ils sont de moins en moins étanches, ils nécessitent de plus en plus de petites maintenances. L’usure est aussi plus forte. En 1988, on prévoyait 4 millions de visiteurs et aujourd’hui,