Tous aux abris ! Voilà les paparazzis. Planqués derrière leurs lunettes de soleil, cachés par leurs casquettes, chapkas, capuches ou parapluies, les «people» semblent s’être donné le mot pour éviter les téléobjectifs des sangsues de la photographie. Dans cette foule anonyme, une besace au monogramme Louis Vuitton, une serviette de plage Chanel (à moins que ce ne soit un poncho ?) et un vieux sac plastique font l’affaire pour se protéger de la soif voyeuriste. Mais ces looks d’Elephant Man ne trompent personne : derrière ces hommes et ces femmes invisibles, collés les uns aux autres par la magie de Photoshop, il y a peut-être Brad, Britney, Vanessa, Cameron, Bruce ou Jennifer, de la chair fraîche à objectifs et à commérages, des proies «bankable» pour la presse à scandale qui fait son beurre de la vie privée des stars.
Œuvrant depuis 2006, déjà repéré à Arles en 2014, le duo d’artistes Mazaccio et Drowilal publie Paparazzi, un bidonnant petit livre rassemblant des collages de célébrités dont est issue cette composition en forme de fin du monde. Dans ces montages kitchs et glitchs, qui se jouent de l’esthétique internet et des mises en pages bas de gamme de la presse people, la force de Paparazzi est de repérer les us et coutumes des vedettes. Après tout, même sous le feu des projecteurs, ces personnes exposées mènent une vie à peu près normale : ils sortent leur chien, vont au supermarché, font des selfies, du surf, du golf, du jogging et du yoga… Souvent