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Analyse

Paris Photo : y a-t-il encore un marché pour l’ancien ?

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Dans un environnement avide de nouvelles têtes, la photographie des pionniers et des avant-gardes est-elle encore prisée ? Dans les allées de la foire parisienne, qui ouvre ses portes ce jeudi, les tirages anciens autrefois très recherchés se cherchent une nouvelle place.
The Speaker (Der Sprecher) de Paul Edmund Hahn. (Paul Edmund Hahn/Galerie Françoise Paviot)
publié le 11 novembre 2021 à 7h00

Une danse de Martha Graham, photographiée par l’Américaine Barbara Morgan, illustre l’affiche de Paris Photo 2021. La prise de vue date de 1938 et l’audace du cliché dédoublé, ainsi que la période moderniste, font écho à la belle exposition «Chefs-d’œuvre photographiques du MoMA, la collection Thomas Walther» au Jeu de Paume, florilège de photos iconiques de la première moitié du XXe siècle. Alors que Paris Photo, la plus grande foire de photographie au monde, cherche chaque année de nouveaux territoires à défricher – la vidéo en 2017, les grands formats au secteur Prismes en 2016 ou le secteur Curiosa en 2018 qui met l’accent sur la jeune création –, qu’en est-il de la photographie des pionniers, celle du XIXe et de l’avant-garde sur laquelle la foire a construit à ses débuts sa réputation ? A-t-elle toujours autant d’importance dans un marché avide de nouvelles têtes ?

«Impossible de donner des statistiques, répond prudemment Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo. D’autant plus que les galeries mélangent désormais l’ancien et le contemporain… Nous avons un public pour la photo historique qui est dans notre ADN. Mais nous cherchons à développer la photographie émergente.» En cette période post-Covid incertaine, les spécialistes de l’ancien, tels que Augusta Edwards (Londres), Howard Greenberg (New York), Bruce Silv