C’était l’époque de l’augmentation du smic, de l’impôt sur les grandes fortunes, des flics en képi et du Paris des bandes. En 1982, à la Porte de la Villette, à la gare du Nord ou à République, des garçons pressés d’en découdre forment des groupes lookés, ultra photogéniques. Sur l’image, deux membres des «Panthers», en pleine discussion sur le quai du métro, prêtent à peine attention au photographe qui tourne autour, cherchant le meilleur angle pour camper ses deux protagonistes avec le mot République en arrière-plan. Visible sur un mur de la galerie Miranda dans l’exposition «Rebels & Dandys» qui met en perspective Paris et New York à la même époque, le cliché a été pris par Philippe Chancel, alors âgé de 23 ans. Quel beau sujet que ces deux loustics, deux beaux gosses tirés à quatre épingles.
Un flirt ou une baston
Leur allure vintage est un vrai voyage dans l’espace et le temps. Le style pompadour et la gomina luisante de leurs cheveux, assortis au blouson façon US Air Force et au joli foulard à pois blancs copient le rétro américain des années 50. Pas de doute, ces deux-là sont de la même bande, ils vont monter dans la rame pour une virée nocturne à la recherche d’une fête, d’un flirt ou d’une baston. Se rendent-ils chez Albert pour écouter le DJ Kiki, passage Jouffroy, dans le IXe arrondissement, comme tous les vendredis soir ? Si Philippe Chancel ne se souvient plus de tous les détails de la soirée, il se rappelle que les gars se recoiffaient en regardant leur reflet dans le miroir des p