Menu
Libération
Hotte line

Space invaders : «4 000», un pavé dans le mur

Article réservé aux abonnés
A l’occasion de sa 4 000e pièce posée, l’artiste Invader contextualise son œuvre de mosaïques dans une bible exhaustive, obsessionnelle et vertigineuse de précision.
Au 31 décembre 2021, 1 176 451 carreaux d’Invaders avaient été posés. (Invader)
publié le 10 décembre 2022 à 11h08

Les fêtes de Noël approchent et vous êtes à l’affût d’idées cadeaux ? Retrouvez les recommandations de Libé ici.

Une bible. L’ouvrage en a le format et le papier, à la fois fin et résistant, pour contenir les 1 024 pages où sont rassemblées toutes les mosaïques de «space invaders» existantes – et disparues – que l’artiste du même nom a créées sur les murs de 170 villes du monde au fil de vingt-cinq ans d’invasions sans relâche. Un catalogue raisonné d’une œuvre déraisonnable faite de centaines de milliers de carreaux : 1 176 451 exactement, apprend-on dans les dernières pages, où les statistiques abondent en éclairage du répertoire exhaustif des space invaders, classés selon leur date de pose. Jusqu’au 4 000e, le 31 décembre 2021, à 4 000 mètres d’altitude précisément, à Potosi, ville des Andes boliviennes envahie l’hiver dernier.

Sur la terre – de Paris à Marseille, en passant par Tokyo et Los Angeles –, comme au ciel, avec un space invader toujours en orbite dans l’ISS (400 000 m d’altitude), mais aussi sous l’eau (-3 m), comme à Cancún, où trois crabes de carrelage sont en apnée… la population protéiforme s’étend, s’incruste, évolue. C’est à cette évolution que s’attaque en introduction de cette street encyclopédie, le docteur en biologie Jean-Baptiste de Panafieu, tentant d’appliquer