En 1968, James Brown, le parrain de la soul, chantait avec fougue : «I am black and I am proud.» Mais la fierté noire ne mérite pas seulement d’être chantée, il faut aussi la montrer, a fortiori en 2021, dans un monde dominé par l’image et les réseaux sociaux. C’est ce que propose «The New Black Vanguard», une exposition audacieuse des 52e Rencontres de la photographie d’Arles. A l’église Sainte-Anne, la diaspora noire se pare de ses plus beaux atours dans des images réjouissantes : bijoux étincelants, costumes bariolés, lunettes de soleil, poses lascives, maquillage fluo, dreadlocks bigarrées. Rien n’est trop beau pour valoriser les corps qui s’affirment devant les objectifs. Et ces canons de beauté sont d’autant plus mis en valeur que derrière l’appareil, ce sont aussi des photographes de la communauté noire – phénomène nouveau – qui orchestrent les prises de vues. Œuvrant pour la plupart dans le domaine de la mode, les photographes sélectionnés, ayant pour la plupart un peu moins de 30 ans, écrivent une nouvelle page de l’histoire visuelle, plus ouverte et inclusive.
«Le monde de la photographie a tendance à déprécier la mode, or c’est un secteur dans lequel des choses très importantes se passent, c’est le reflet du monde», affirme l’Américain Antwaun Sargent. Ecrivain, critique d’art récemment nommé à la tête de la galerie Gagosian à New York, le commissaire d’exposition a sélectionné 15 photographes pour le livre The New Black Vanguard édité chez Ape