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A la barre

Au dernier jour du procès Ubisoft : «Des victimes, il n’y en a pas que six»

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Les avocats de la défense ont essayé de rejeter les responsabilités sur l’entreprise en tant que personne morale. Le procureur a requis jusqu’à trois ans d’emprisonnement avec sursis contre les prévenus, Tommy François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux, accusés d’harcèlement moral et sexuel.
A gauche, Tommy Francois, un des prévenus dans le procès Ubisoft, accusé de harcèlement moral et sexuel et de tentative d’agression sexuelle, au tribunal de Bobigny lundi 2 juin. (Xavier Galiana/AFP)
publié le 6 juin 2025 à 9h27

Le procès des trois ex-cadres d’Ubisoft se referme comme il avait débuté lundi 2 juin : dans une grande empoignade autour de la présidente alors qu’un ensemble de documents faisait son apparition à la dernière minute. Me Gozlan, l’avocat de Tommy François, accusé de harcèlement moral et sexuel et de tentative d’agression sexuelle, tentant de produire un corpus de documents surprises (extrait de mails, de vidéos…) qui vient de servir de support à ses 2h30 de plaidoirie. Protestation de l’avocate des parties civiles. Refus de la présidente de verser les éléments au dossier. Tout le monde se sépare mécontent jeudi soir à la 15e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny.

La scène est d’autant plus lunaire qu’elle vient conclure une plaidoirie interminable, qui a plongé toute la salle dans un état de crispation collective jamais atteint jusque-là. 2h30 de performance, parfois à la limite du dérapage cabotin («attention pas shabbat, chat-bite»), qui avaient débuté par un coup de poker surprenant. Dernier avocat à intervenir, le défenseur de Tommy François ressort en fin de journée un cas de harcèlement moral qui ne figure pas dans le cadre de la procédure et incrimine son client. La manœuvre vise à mettre en évidence que la victime de ce harcèlement avait alors consigné sa détresse par