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Au Festival d’Avignon, Pamina de Coulon bien au-dessus du flot

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Dans «Niagara 3 000», performance survoltée, la géniale comédienne suisse réinvente le spectacle engagé tambour battant avec son débit torrentiel et sa force de conviction réjouissante.
«Fire of Emotions» est présenté pour la première fois à Avignon, dans le cadre de l’excellente sélection suisse. (Pascal Gely/Hans Lucas)
publié le 10 juillet 2024 à 12h09

On ne s’y attendait pas, mais, oui, ça se confirme durant cette surprenante édition avignonnaise, le théâtre politique, militant et activiste – à une autre époque, on aurait dit engagé – n’est plus du tout synonyme de ringardise, leçons de moral ou cavalcade de truismes. La géniale Pamina de Coulon, cheveux blond rosé comme du champagne, vient encore de nous en administrer une enthousiasmante preuve avec Niagara 3000, quatrième volet d’une saga intitulée Fire of Emotions, le feu des émotions, présentée pour la première fois à Avignon, dans le cadre de l’excellente sélection suisse. Comment ça, quatrième volet ? Il y en aurait donc eu trois autres en douze ans ? Comment a-t-on pu passer à côté ?

Buvette fermée de la gare de Göschenen

Passer, tracer sa route sans regarder sur les bas-côtés, sans embrasser la totalité de ce qu’on rencontre, c’est justement tout ce que ne fait pas Pamina de Coulon qui emporte dans un flot ininterrompu de paroles, l’histoire du monde et celle de sa vie, le changement climatique, expression «trop mignonne» pour ce qu’elle désigne et le «No Picnic» inscrit sur les tables de la buvette fermée de la gare de Göschenen adossée aux montagnes si bien qu’il y fait toujours nuit, la lutte contre les limaces et celle contre la rouille déclarée ennemie numéro 1 par l’armée états-unienne. Et l’on voit bien par ces exemples épars combien le torrent Pamina de Coulon