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Rencontre

Au Festival de Cannes, les éditeurs pitchent les romans pour draguer le cinéma

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Tous les ans, les grandes maisons d’édition présentent leurs romans les plus «adaptables» aux professionnels du cinéma et de l’audiovisuel lors de l’événement Shoot the Book !
Actes Sud descend à Cannes avec une grosse actualité, notamment la projection de «A son image», l’adaptation du roman de Jérôme Ferrari par Thierry de Peretti. (Elise Pinelli/Actes Sud. Pyramide Films)
publié le 17 mai 2024 à 8h42

C’est un peu le Tinder du scenario, le Bumble des adaptations littéraires, l’incontournable plateforme de rencontres entre maisons d’édition et sociétés de production de cinéma et d’audiovisuel. La présentatrice de l’événement Shoot the Book ! le clame elle-même à l’assemblée : c’est une «love room», ici ! Jeudi 16 mai, et comme tous les ans depuis une dizaine d’années, défilaient au Palais des festivals les ambassadeurs des grandes maisons d’éditions françaises : Actes Sud, Gallimard, Fayard, Robert Laffont, toutes venues pitcher les romans de leurs poulains à des professionnels de l’écran. Les éditeurs candidatent, un jury sélectionne les profils les plus intéressants. Une dizaine environ. L’obtention d’un prix littéraire aide évidemment : 32 % des primés des vingt dernières années ont été adaptés au cinéma ou à la télévision. Surtout, mieux vaut choisir un livre déjà traduit, si possible en anglais. Sur l’estrade, Julie Buffaud, venue pitcher le best-seller de Marie Vareille, le Syndrome du spaghetti (Pocket), énumère bien fort : «Traduit en italien, en vietnamien, en coréen.» Notre voisin hoche la tête en signe d’approbation. Swipe. Au suivant !

Pitcheur chevronné

Les pitcheurs ici sont avant tout des sprinters : il faut faire court, éviter le commentaire littéraire, convertir le livre en langage «image», c’est-à-dire mettre en valeur le registre («c’est un whodonit existentialiste», une «dramedy décroissante»), définir une palette émo